Dans cet article, le professeur Octavi Fullat (né en 1928) nous présente le profil de Kant (1724-1804), penseur influencé par les Lumières qui a dessiné, avec son architecture des trois critiques, la carte conceptuelle à partir de laquelle a été bâti le corpus pédagogique des XIXe et XXe siècles. L’auteur en profite pour remarquer les difficultés qu’a eues la philosophie kantienne –toujours soupçonnée pendant le franquisme– pour s’enraciner parmi nous, et il commente ainsi les explications que Pere Font i Puig en faisait à l’Université de Barcelone à partir d’un Kant en langue française. Après avoir présenté la philosophie transcendantale comme une théorie de la connaissance qui précède le cognitivisme, l’auteur nous offre une évaluation de l’impératif catégorique kantien et du problème de Dieu, aspects qui ne le laissent pas satisfait, car il trouve qu’il y manque un fondement solide. En tout cas, il vaut mieux lire Kant que n’importe laquelle des âneries que l’on voit sur Twitter ou tout autre réseau social tel que Facebook, deux manifestations, selon lui, de la frivolité postmoderne.